Déménagement, le grand saut !

C'est avec tristesse que j'avais quitté mes cabinets précédents : maison de santé, cabinet partagé avec des kinés, j'ai adoré ces espaces de travail, les personnes que j'ai côtoyées. Qu'est-ce que c'était bien ! Mais progressivement, au fur et à mesure de l'avancée de mon projet, il m'a manqué quelque chose. Ne pas être complètement chez moi, c'était ok. Déplacer mon matériel, je m'en accommodais. Mais être coincée dans ce que je peux proposer en terme de prestations, ça m'a fait défaut. Et pour ça, j'avais besoin d'une cuisine.

Quand l'occasion s'est présentée à moi de déménager dans un local plus grand, avec cuisine, je me suis dit que c'était trop beau, trop ambitieux, trop grand pour moi. C'est resté dans un coin de ma tête en mode "je peux toujours rêver". Et puis, je ne sais pas ce qui a été le déclic, probablement un enchaînement de circonstances, la conscience aiguë que la vie est courte, qu'à un moment donné, trop de questionnements empêche d'avancer, alors j'ai sauté le pas. Avec fébrilité, angoisse et toute la panoplie du stress qui accompagne mon syndrome de l'imposteur (toujours là celui-là...). Mais aussi avec bonheur, joie et enthousiasme. Le bonheur d'être chez moi, la joie de pouvoir faire ce que je veux, et l'enthousiasme d'avoir cette fameuse cuisine, et de pouvoir y organiser des ateliers diététiques.

Ça a l'air de rien, mais au fil du temps et de mes consultations diététiques en format classique, je me suis aperçue que ça me faisait défaut de ne pas pouvoir mettre en application les conseils que j'aborde avec les personnes que j'accompagne. Il y a ce côté "je t'explique comment ça marche, éventuellement au moyen d'activités thématiques, de jeux pédagogiques, je m'assure que t'as compris, et ensuite, je t'invite à mettre en application à la maison". C'est déjà bien, mais... insuffisant. Parce qu'une fois à la maison, y a la routine, le quotidien, le train-train, et ça reprend souvent le dessus, sur nos bonnes résolutions, sur nos motivations. "J'ai bien compris ce qu'il fallait faire (à la limite, je le savais déjà avant d'aller voir la diet), mais l'appliquer, c'est une autre paire de manches." Alors que si j'ai pratiqué, mis la main à la pâte, posé des questions au fil de l'eau, obtenu des conseils en direct, le tout dans un cadre bienveillant et convivial, et bien, c'est déjà une première étape pour que je passe à l'action en rentrant chez moi. Ça devient concret, tangible, reproductible. Je dis bien que c'est une première étape, parce que bien sûr, ça ne fait pas tout. Un jour, je te parlerai motivation, discipline, et changement d'habitude. Mais pour l'instant, je savoure ce bonheur de me rapprocher de plus en plus de ce que j'ai envie de faire, de là où j'ai envie d'être, et de ces graines que je sème à travers mes ateliers diététiques. Chez moi. (Kiff)