Ok, je l'avoue... je suis une imposture.
- juliegonthiernutri
- 1 avr.
- 3 min de lecture
Ou comment une diététicienne-psychonutritionniste ne suit pas toujours ses propres conseils (et pourquoi c’est finalement une bonne nouvelle pour toi).

Bon… il est temps que je sois honnête avec toi. Depuis le temps que je parle d’équilibre alimentaire, de routines, de changements d'habitudes en douceur, de gestion des émotions… En fait, la vérité : je fais tout l’inverse.
Les preuves accablantes (attention, scoop !) Alors non, je ne mange pas 5 fruits et légumes par jour, tous les jours de ma vie. Il y a des jours où mon seul légume, c’est... ben non, des fois y en a pas du tout. Tu veux une autre preuve accablante ? Parfois, je gère mes émotions avec des rondelles de saucisson. Mon pêché mignon. Si c'est toi qui as inventé ça, sache que tu as gagné mon admiration infinie, et que tu devrais breveter le concept de saucisson-thérapie, je serais ta meilleure cliente. Autre fait inavouable : je snooze mon réveil trois fois, et ce tous les matins sans exception. C'est d'ailleurs avec une régularité exemplaire que je maintiens cette bonne vieille mauvaise habitude. Presque fière de ma régularité.
Et puisqu'on en est aux confidences... mes enfants détestent les légumes. Mais vraiment. Je crois que je détiens deux cas d'école, j'ai tellement tout essayé que la meilleure solution que j'ai trouvée jusqu'à maintenant, c'est la méthode du LT (Laisse Tomber).
Allez, un dernier pour la route : ça fait des mois que je me dis "allez, cette semaine, je me remets au sport". Sans préciser de quelle semaine je parle, pas folle la guêpe.
Oups, c'est dit. Alors, ça pourrait être un joli poisson d'avril tout ça. Sauf que la réalité, c'est ça : parfois, je fais tout de travers, et je suis loin d’être l’exemple parfait de la discipline et du bien manger. Et parfois, je fais exactement ce que je te déconseille. Et tu sais quoi ? C'est juste normal.
Je le vois tout le temps, les gens culpabilisent dès qu’ils font un "écart", ils s’auto-flagellent dès qu’ils suivent pas le plan prévu à la lettre. Sauf que le problème, c’est pas le fameux écart (un écart de quoi d'ailleurs ? t'imagines une feuille de route ultra-linéaire et droite, sans crochet, obstacle ni détour ? mouais, bien loin de la vraie vie quoi). Non, entre nous, je crois que l'un des plus gros problèmes, c’est la pression qu’on se met à vouloir tout faire parfaitement, tout de suite. Et tu sais où ça mène ? À un truc qu’on connaît bien : l’effet yoyo. On se motive à fond, on veut tout révolutionner. On tient une semaine, deux semaines… et bim. On se crame. On lâche tout. On revient au point de départ (avec en prime, la petite voix de la culpabilité qui dit "t’as encore échoué").
Et si je te disais que c’est pas comme ça qu’on construit un vrai changement ? Si moi-même, "la diet", je suis loin de tout faire bien… alors pourquoi toi, t'exigerais ça de toi ? Parce que je crois fondamentalement que réussir à changer, c’est progresser, étape par étape, sans viser une perfection impossible. C’est avancer à ton rythme, plutôt que de vouloir un sprint qui t’épuisera. Un repas équilibré par-ci, une habitude plus simple par-là, un petit pas après l’autre, le fameux "effet cumulé".
Alors, ça va mieux en lisant ça ? Allez, respire un grand coup, je suis là pour t'accompagner dans toute notre imperfection et notre aspiration légitime à vouloir progresser.
Et comme on est entre nous, tu peux me l'avouer maintenant : pour toi, c'est quoi ton plus gros fail qui te fait sentir comme une imposture ? Et promis, on est pas là pour juger, t'as même le droit de glisser un poisson d'avril si tu veux.
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